L'écrivain est épuisé.
Depuis 6 heures les idées tournent et tournent dans sa tête, mais aucune ne daigne glisser le long de son stylo pour s'inscrire sur cette feuille maudite qui le nargue.
L'écrivain est exténué.
Depuis 12 heures, sans trêve, il fixe cette feuille. Son univers se réduit à cette blancheur abyssale. Sa tête se vide.
L'écrivain n'existe plus.
Depuis 24 heures, il était tétanisé devant son bureau. Le médecin alerté par son épouse vient de lui faire un piqûre et l'ambulance attend pour l'emmener à l'hôpital.
Sur le bureau, la page blanche jubile, tout un roman vient de glisser du monde de l'écrivain dans le sien.
Il sera un succès de plus pour elle.
C'est si bon de vider le cerveau de ces êtres de l'autre côté du miroir et d'en faire des histoires.
Doucement la feuille blanche arrive à se glisser dans la mallette du médecin. Qui sait peut-être un nouveau succès à la clé ?
Ecrivains, attention, ne tombez pas dans le monde immaculé des pages blanches vampires.