7 juin 2012
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Comme ton ombre – Elisabeth
Haynes
Résumé Decitre : Imaginez qu'avant de pouvoir rentrer chez vous, vous soyez obligé de faire le tour du
bâtiment afin de vérifier que tout est normal. Imaginez qu'une fois dans le hall de votre immeuble, vous deviez vous assurer six fois que la porte d'entrée est bien fermée. Un, deux, trois,
quatre, cinq, six. Et que si vous êtes interrompu en plein rituel, il faille tout recommencer. Imaginez que, arrivé dans votre appartement, vous tourniez la poignée de votre porte six fois dans
un sens, puis six fois dans l'autre pour vous sentir en sécurité. Que vous restiez plusieurs minutes derrière la porte, à l'affût du moindre bruit dans la cage d'escalier. Et que, tous ces
contrôles effectués, vous commenciez une ronde chez vous. Fenêtres, rideaux, tiroirs, tout doit passer au crible de votre attention. Imaginez aussi que vous ne puissiez faire les courses que les
jours pairs et pratiquer un sport les jours impairs, mais à condition que le ciel soit nuageux ou qu'il pleuve. Bienvenue dans l'univers paranoïaque de Cathy, une jeune Anglaise à qui la vie
souriait jusqu'à ce qu'un soir elle fasse une mauvaise rencontre...
Mon avis : Un découpage de livre intéressant, on peut suivre parallèlement la vie actuelle
de Cathy en 2008 et celle de la Cathy fofolle de 2003. D'un côté on assiste à son combat exténuant et de tous les instants pour essayer de retrouver une vie normale bien aidée en cela
par Stuart (un peu facile de la part de l'auteur d'en faire un psychologue, mais bon il est charmant) et de l'autre on l'accompagne dans la lente destruction que lui fait subir Lee et on
comprend mieux l'émergence de ses TOC qui sont des mécanismes de défense qu’elle met peu à peu en place pour essayer de se rassurer, on assiste également à ses efforts pour échapper à l'emprise
de Lee. A noter la réflexion intéressante de Cathy qui rejoint bien celle que l'on ne peut pas s'empêcher de se faire lorsque ce type de fait divers se retrouve à la une.
"Jusqu'à récemment, je trouvais que les femmes qui se laissaient maltraiter étaient des imbéciles. Après
tout, il devait y avoir un moment où on se rendait compte que ça dérapait et où on se mettait à avoir peur de son partenaire. Et là, il fallait rompre, se tailler. Pourquoi rester ? Les femmes
que j'avais vu ou dont j'avais lu les interviews dans des magazines expliquaient que «ce n'était pas aussi simple», et moi je me disais que si, ça l'était. A présent, je les
comprenais"
Eh puis, brutalement, les deux histoires se rejoignent, que va faire Cathy confrontée au
retour de son bourreau, se laisser aller ou lutter ? Une plongée glaçante dans l'univers des harceleurs, des violences psychiques puis physiques et dans l'enfer d'une vie dominée par les TOC. Un
livre vite dévoré grâce notamment aux allers-retours passé/présent et au fait que l'histoire est racontée par Cathy elle-même, mais une question reste posée échappe-t-on vraiment à une telle
expérience ? Précision intéressante la Cathy de 2003 n'est pas ce que l'on pourrait appeler une "pauvre fille", non, elle a des amis, un bon travail, un domicile, une vie bien remplie, et malgré
un comportement "à risques" (Cathy est une sacrée fêtarde) elle n'est en rien une proie facile, mais voilà le danger surgit de là où elle ne l'attendait pas.