Jill Bill nous demande d’inviter le très étrange prénom Germinie dans sa cour de récré.
Ce matin, c’est le premier jour du printemps (je sais je suis un peu en retard sur le calendrier encore que !), Faustine, la dame des quatre saisons vient de se réveiller sous sa forme enfantine.
Elle aime bien cette renaissance car elle lui permet de retrouver sa petite amie Germinie et de jouer avec elle.
Tiens, Germinie d’ailleurs, où est-elle et que fait-elle ?
Tandis que Faustine s’amuse à faire des couettes avec ses cheveux d’un blond tout clair et décide de revêtir une jolie robe bleu clair pour fêter le renouveau de la nature, Germinie de son côté se réveille de son long sommeil hivernal.
Romphaire, le gardien du cercle des fées, est là, comme chaque année près à l’accueillir. Il attend avec impatience son apparition.
Et voilà que justement, sous ses yeux émerveillés, le petit miracle se produit à nouveau.
Au centre du cercle de champignons, une brume iridescente commence à se condenser. Elle vibre et tourbillonne tandis que les oiseaux tout autour se mettent à gazouiller de bonheur, eux aussi l’aime tendrement la charmante Germinie.
Les couleurs se mélangent et dans un jaillissement triomphant le contour de la fée apparaît.
Je vous arrête tout de suite, Germinie est sans conteste une fée, mais ne vous attendez pas à lire des mots comme ailes diaphanes, teint de rose, cheveux de lin, démarche de reine, bref toutes les expressions habituellement associées habituellement aux fées. Non, non, non, ce n’est pas le cas.
D’ailleurs, si Romphaire et les oiseaux adorent cette demoiselle c’est justement parce qu’elle n’a pas ce côté inaccessible et hiératique de la plupart de ces belles personnes.
Non, non, la petite silhouette qui se matérialise est résolument follette, des cheveux rouquins en bataille, des grands yeux violets, un nez retroussé et constellé de taches de rousseur, une bouche rouge comme une fraise des bois, des joues rebondies et creusées de fossettes, un corps dodu comme celui d’un bébé.
Germinie, éclate de rire, se secoue comme un jeune chien envoyant le restant de brume qui la recouvre valser de-ci de-là. Elle saute joyeusement par-dessus le cercle de fées, attrape Romphaire qui en bougonne de plaisir et l’entraîne dans une valse endiablée qui le laisse essoufflé, le bonnet en bataille, mais tellement heureux.
Puis, elle lui plante un gros baiser sur le nez, défroisse sa robe de vichy vert et file à toute allure rejoindre Faustine.
Quelles joyeuses retrouvailles ! Les deux amies papotent, papotent, se racontant les dernières nouvelles, du pays des fées, de Bigorbourg, des bêtises des uns, des amours des autres, bref, deux petites filles pleines de vie qui se retrouvent dans la cour de récréation.
Seulement voilà, ces petites filles là ont un travail bien précis à remplir et il est temps de s’y mettre.
C’est qu’elles ont le printemps à mettre en route ces demoiselles !
Mais, franchement, ce travail est aussi un plaisir et un amusement.
Faustine attrape de belles balles et se met à jongler, les éclats de couleur qui s’en échappent s’en vont se
glisser dans les graines enfouies qui donneront naissance aux fleurs.
Germinie elle préfère la corde à sauter et à chaque saut l’herbe reverdit et les oiseaux accourent en pépiant.
Ensemble, elles surveilleront aussi les animaux nouveau-nés, elles se glisseront dans le jardin des hommes pour y semer des grains de folie.
Chaque soir, elles se retrouveront dans la maisonnette de Faustine pour un repos bien mérité et elles se régaleront de chocolat et de chamallow, il ne faut pas croire, mais même si ces jeunes personnes sont parfaitement conscientes de leurs devoirs, elles savent aussi s’amuser comme les enfants qu’elles sont en ce début de printemps.