Saluons
Rodrigue qui fait son entrée dans la Cour de Récré de Jill Bill.
Un peu
partout dans Bigorbourg c'est la panique !
Incroyable
mais vrai, un voleur sévit dans le village !!!
Un voleur
très particulier soit dit entre nous.
Charles,
Judith et Lahire des jeux de cartes ont perdu tous leurs cœurs, ce qui n'arrange pas les joueurs.
Dans les
chambres de certaines petites filles, plus de petits cœurs sur le papier peint.
Dans les
lettres d'amour, ils ont disparus aussi. Volatilisé aussi le mot cœur des dictionnaires.
Envolés les
médaillons, les décorations, les petits savons, les dessins de fêtes des mères, les flacons de parfum, les emporte-pièces et les biscuits, bref tout ce qui a une forme de cœur ou qui est
estampillé de ce motif a purement et simplement disparu.
Voilà une
affaire pour l'équipe des Justiciers de Bigorbourg, Robine et ses amis Jo Za et Fa.
Il faut bien
sûr tendre un piège à cet affreux voleur, donc trouver un appât.
Seulement
voilà, il n'y a vraiment plus un seul cœur en circulation.
Les élèves de
Mademoiselle Agathe et leurs crayons de couleur, Madame Thècle et son rouleau à pâtisserie magique sont mis à contribution.
Dessins et
biscuits sont donc soigneusement mis en évidence et les Justiciers de Bigorbourg s'embusquent pour démasquer le coeurnappeur.
La nuit a été
longue, très longue, mais rien n'est venu troubler les guetteurs, le malfaiteur a dû flairer le piège et n'a pas récidivé.
Robine et ses
amis voient le jour se lever avec satisfaction, manifestement, leur action a dissuadé le bandit.
Hélas, ils
déchantent vite ! Plus de gâteaux dans les assiettes, plus de couleur sur le papier.
Mais comment
a-t-il bien pu faire ce rapteur de cœurs, ils ont été parfaitement attentifs tous les quatre.
Il va falloir
trouver une autre ruse. Mais laquelle ?
A force de
tourner et virer, les quatre Justiciers se retrouvent au bord de l'Olive et histoire de se détendre un peu, ils observent la danse de Théodora et de son époux, les beaux cygnes.
Quand
tout-à-coup, une idée jaillit.
Robine se met
à sautiller de joie et interpelle ses acolytes.
"Regardez,
mais regardez donc !"
Jo, Za et Fa
ont beau faire preuve de bonne volonté, ils ne voient vraiment pas ce qui intéresse autant Robine.
"Leurs
cous, leurs cous voyons !"
Et, c'est le
déclic. Les cous des deux gracieux volatiles s'incurvent en un cœur parfait.
Il faut vite
répandre l'information, un nouveau cœur a été découvert.
Théodora et
son époux acceptent de jouer le jeu et à la nuit tombée, ils continuent leur danse, tandis que nos Justiciers, un peu reposés par une petite sieste, guettent.
Leur patience
est enfin récompensée lorsqu'ils entendent ce qui ressemble à un zzzziiippppp.
Sur l'eau,
les cygnes se sont brièvement séparés et le cœur a disparu. Et voilà que sur la berge, tout déconfit se trouve un elfe délicat, mais délicat ou pas, les Justiciers lui tombent dessus à bras
raccourcis et exigent des explications.
Tout penaud,
Rodrigue (puisqu'il s'agit de lui) les entraîne dans la forêt.
Et là, bouche
bée, Robine et ses comparses découvrent tous les cœurs capturés entassés au pied d'un bel arbre.
Rodrigue
explique "C'est Camélia, l'hamadryade, qui vit ici. Je l'aime, vous comprenez alors j'ai voulu lui faire un cadeau aussi beau que les pétales de son
arbre".
"Tu es
bien gentil" le tance Robine
"mais désolée, tu es un voleur !"
Le pauvre
Rodrigue (qui a du
cœur, il fallait bien que je la fasse) n'est pas loin de
sangloter, s'il rend le fruit de ses rapines, sa belle va lui tourner le dos.
Mais comme
nous sommes à Bigorbourg, la belle Camélia, touchée par les efforts de son amoureux transi, sort de son arbre et vient l'enlacer, elle attendait juste qu'il avoue son amour. Aussitôt, tous les
cœurs capturés retrouvent leur liberté et réintègrent leur place.
Ce qui permet
aux anciens du village d'être à nouveau en mesure de taper le carton et de s'exclamer "Tu me fends le cœur" (je ne
pouvais pas la laisser passer non plus celle-là).