Un petit tour dans la cour de récré de JB et à Bigorbourg par la même occasion.
Les bigorbourgeois sont en alerte ! Un modeste camion de déménagement vient de s’arrêter devant l’ex
maison de Félicité, maintenant maison hantée « Made in Bigorbourg ».
Qui vient donc perturber l’un des fantômes local en s’installant dans sa demeure ?
Un taxi arrive en même temps que le camion et en sort une petite vieille dame accompagnée d’une curieuse
et minuscule bestiole vaguement blanche qui doit être un bichon. Elle entre à petits pas prudents dans la maison.
Nos bigorbourgeois sont par nature des curieux mais des curieux généreux. Les voilà donc qui arrivent les
uns après les autres pour se présenter à la nouvelle venue et pour essayer de la prévenir du statut un peu particulier de sa maison.
Mais la dame, timide ou sauvage n’ouvre pas sa porte ce qui offusque la bienveillance de nos amis qui
vont maintenant l’observer avec un tant soit peu de méfiance.
Pendant ce temps, l’ange gardienne Prudence s’enquière de la nouvelle venue auprès de Félicité.
« Qui est donc ta locataire ? » lui
demande-t-elle
« Ah » soupire Félicité « j’avais complètement oublié que j’avais laissé ma maison en legs à une cousine éloignée, elle s’appelle Léone et a connu bien des revers dans sa vie, je me suis dit que
ça serait une bonne idée de lui faire un cadeau. Mais, maintenant je suis bien embêtée, je n’ose pas m’amuser comme d’habitude. Je n’ai pas envie qu’elle me fasse une crise cardiaque. Flûte,
flûte et flûte. Si seulement cette nigaude avait bien voulu ouvrir sa porte aux voisins, ils l’auraient mise au courant et ça n’aurait pas posé de problème. Mais elle est timide et méfiante.
Franchement tu parles d’une idée idiote ! »
« Mais non ton idée n’était pas idiote mais généreuse. Bon je vais me
pencher sur la question pour résoudre ton problème » promet Prudence.
Prudence s’installe donc sur son nuage favori et observe la terre et plus spécialement la maison de
Félicité et Léone. Elle s’aperçoit bientôt que la nouvelle venue vit selon une routine bien établie. Quelques courses le matin, le repas du midi, une petite sieste et une promenade dans le parc
avec le bizarre bichon.
Jamais elle ne lève les yeux pour croiser le regard des autres et reste muette, comme emmurée dans une
solitude dont elle n’ose ou ne peut sortir. Les bigorbourgeois ne savent pas trop s’ils doivent la plaindre ou hausser les épaules et se oublier cette attitude de protection.
Mais Prudence, très observatrice aperçoit bientôt un allié imprévu qui devrait lui permettre de régler la
question.
Casimir, le
chien orange de Monsieur Lazare couve la bichonne (oui c’est une fille) avec des yeux de crapaud (ce qui
dans son cas n’est pas un euphémisme) mort d’amour !
Prudence, fan de Disney, a soudain une idée !
Un petit coup d’aile pour aller consulter l’aimable sorcière Madame Thècle et un plan machiavélique est
mis au point !
Le lendemain à l’heure de la promenade de Léone, Madame Thècle invite Monsieur Lazare à venir prendre un
thé avec elle. Pour se rendre « Au Salon de Thècle », Monsieur Lazare doit passer par le parce.
Ca y est vous me voyez venir ?
Monsieur Lazare passe sa laisse à Casimir et tous deux sortent. Bien sûr en passant par le parc ils
croisent Madame Léone et Candy sa bichonne. L’ami Casimir pousse ce qui ressemble à un jappement et se rue vers la petite chienne entraînant après lui un Monsieur Lazare accroché à son
chapeau.
Et là, bien sûr Prudence s’arrange pour que la fameuse scène qui permet à Pongo et Perdita de se
rencontrer dans les 101 dalmatiens se reproduise.
Bon bien sûr, les chiens sont moins élégants et leurs maîtres moins jeunes que dans le dessin animé, mais
le résultat est, ma foi, assez similaire.
Après avoir réussi à démêler les laisses, Casimir sourit à Candy, ce qui pourrait lui faire peur soyons
juste, mais comme c’est la première fois qu’on lui manifeste un tel intérêt la petite chienne observe son admirateur, pas vraiment un apollon, mais il a des yeux si confiants qu’elle se laisse
attendrir.
Pendant ce temps, Monsieur Lazare et Madame Léone se bafouillent quelques mots d’excuses et seraient
prêts à passer leur chemin, mais c’est sans compter sur la résistance opposée par leurs compagnons poilus. Guidés par Prudence les deux chiens se dirigent vers le « Salon de Thècle »
entraînant leurs deux pattes bien embêtés par la tournure des évènements.
Thècle voit ce quatuor improbable approcher et souriante les invitent à entrer. Monsieur Lazare étant un
gentleman invite Madame Léone à prendre le thé.
Et tandis que les canins se régalent d’une douceur préparée spécialement pour eux, les humains commencent
à se raconter un peu de leur vie. Doucement, la méfiance et la timidité de Madame Léonce s’évanouit et elle risque un sourire à ce nouvel ami.
Là haut, Félicité et Prudence se congratulent. Elles ont bien raison, après quelques promenades et thés
communs, Monsieur Lazare finit par avouer à Madame Léonce la particularité de sa maison et un soir Félicité vient se présenter à sa cousine qui la remercie pour le tournant imprévu et
heureux que sa vie vient de prendre grâce à sa générosité.
Depuis, les soirs où Madame Léonce va diner avec Monsieur Lazare et que Casimir et Candy se font des
câlins, Félicité s’en donne à cœur joie pour se défouler dans la petite maison qu’elle hante maintenant à mi-temps !