Petit tour dans la cour de récréation de Jill Bill pour Olympe
Olympe a de très beaux yeux ! Jaunes.
Olympe est souple, très souple ! Elle peut regarder dans son dos.
Olympe a des plumes magnifiques.
Olympe est une chouette, mais pas n'importe quelle chouette.
Remontons un peu dans le temps.
La Grèce, un certain mont Olympe, une déesse Athéna et son animal favori, une chouette.
Cette chouette est l'ancêtre de notre Olympe.
Lorsque les dieux grecs commencèrent à décliner, à devenir mythologie, Athéna décida qu'il était temps pour son amie d'aller vivre sa vie. Elle libéra donc Sagesse qui un peu déboussolée après tant de temps passé au sommet de sa montagne eut un peu de mal à se faire à la vie "civile".
Mais comme c'était une fort belle chouette, elle trouva vite un compagnon, et même plusieurs car elle était dotée d'une longévité étonnante mais guère surprenante vu son lieu de naissance.
Elle mit donc au monde de beaux œufs qui devinrent de magnifiques oiseaux. Si les poussins mâles étaient superbes, ils étaient aussi parfaitement normaux pour le reste.
Mais les filles, elles, bénéficièrent des bienfaits légués à Sagesse par la déesse.
La longévité bien sûr, mais également un don plus particulier dont je vous parlerai plus tard.
Au gré des vents et des migrations, les filles et petites-filles de Sagesse migrèrent dans toutes les directions.
L'une d'elles, oui voilà, c'est cela même, Olympe arriva ainsi un beau jour à Bigorbourg.
Et voyez comme les choses sont bien faites, elle arriva en même temps que le Bigorneau magique.
Elle s'installa dans la forêt et commença à observer de plus près la population qu'elle avait décidé de prendre sous son aile.
Qu'allait-elle pouvoir faire pour qu'ils profitent de son don ?
A l'époque, les femmes mettaient leurs enfants au monde chez elles, aidées par leurs voisines, leurs mères ou la sage-femme du village.
Or, un jour, à la naissance d'un enfant (pour tout dire le premier de Blaise) la mère fatiguée s'endormit, Blaise tout heureux alla annoncer la bonne nouvelle à tout le village, laissant la porte entrouverte.
Olympe, fort étonnée par cette agitation qu'elle avait par ailleurs déjà remarquée, voulut savoir ce qui la causait.
Elle se glissa donc dans la petite chaumière et découvrit dans le berceau tendrement sculpté par notre maladroit de Blaise, une drôle de petite créature d'un rose vif et qui piaulait bizarrement.
Elle s'approcha de plus près, ses grands yeux détaillant le poupon qui se tut et rendit son regard à l'animal (regard un peu flou il faut le reconnaître) avec un petit gargouillis fort amusant.
La chouette sentit une chose étrange fleurir dans son cœur, une tendresse toute particulière pour ce petit être si chétif.
Entre-temps la mère s'était réveillée et morte de peur, elle se demandait comment éloigner ce grand oiseau qui semblait menacer son enfant.
Elle émit un gémissement, la tête d'Olympe se tourna vers elle et les grands yeux jaunes se plantèrent dans ceux effrayés de la mère. Aussitôt un courant de confiance passa entre elles.
La jeune maman se mit à observer la scène, toute appréhension disparue.
Olympe se pencha, effleura du bec l'enfantelet, une lumière d'argent les enveloppa et un mot se mit à tourner dans la tête de la mère "sagesse".
Puis l'oiseau s'envola laissant derrière elle une mère éblouie et un enfant pourvu d'un don précieux.
A cette époque, le merveilleux était encore bien présent dans les esprits et la maman conseilla aux nouvelles mères de laisser leur porte ouverte à chaque naissance. Celles qui le firent découvrir que leurs bambins développaient des facultés fascinantes.
De nos jours, la tradition perdure à Bigorbourg. Lorsque les bébés reviennent de la maternité, leurs parents laissent une fenêtre ouverte la première nuit et attendent qu'un mot résonne dans leur tête et qu'une lumière d'argent accompagnée d'un gazouillis ravi se répande dans la maison avant de se lever pour refermer la fenêtre derrière la silhouette d'un bel oiseau porté par les ailes de vent. Olympe, sa mission remplie, rentre se reposer dans son nid.