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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 00:24

Et un petit Béryl pour la cour de récré de Jill Bill, un !

Le petit Béryl s’embêtait bien.

Il vivait depuis bien longtemps à Bigorbourg. Pour être exacte, il y vivait sa mort depuis plusieurs siècles.

Béryl était né en un temps où peu d’enfants atteignaient l’âge adulte. Le pauvre petiot s’était éteint soufflé par une maladie comme une chandelle à la mèche trop courte.

Il n’avait que 6 ans à l’époque et comme beaucoup d'enfants de cette époque éloignée il n’avait pas eu l’enfance insouciante qu’ont les nôtres sous nos latitudes.

Mais, rassurez-vous, je n’ai pas l’intention de faire pleurer dans les chaumières.

Béryl, dans son malheur, avait eu la chance d’habiter à Bigorbourg. Vous allez comprendre pourquoi.

Sur le terrain où sa famille avait vécu, une charmante petite maison avait été construite. Elle avait fini par être habitée par Félicité, mais si, vous savez bien, la fantômette farceuse, l’amie de Prudence l’ange gardienne de Bigorbourg.

Qu’elle ne fut pas la surprise de Béryl, lorsqu’un beau minuit, il se trouva nez-à-nez avec Félicité trépassée depuis peu. Bien sûr, il la connaissait de vue hantant sa maison depuis toujours, mais d’un naturel timide, il n’avait pas osé se risquer dehors et c’était la première fois qu’il avait l’occasion de rencontrer un autre fantôme en chair et os, enfin si je puis dire !

Félicité n'ayant pas eu le bonheur d'avoir un enfant (une certaine guerre passée par là l'avait privée de son fiancée) trouva ce petit bout d'homme tout à fait craquant et entreprit de l'apprivoiser et de faire son éducation.

Mais attention, une éducation ludique. Béryl n'avait pas besoin de savoir des tas de choses inutiles pour les fantômes, du genre pourquoi : moins plus moins font plus (franchement quel intérêt ?), mais en revanche il fallait l'aider à perdre sa timidité et surtout lui apprendre à s'amuser comme un enfant.

Félicité convoqua donc avec célérité Monsieur le Comte Amédée de Saint Frusquin, le bon moine Sidoine et l'ange gardienne Prudence pour faire bonne mesure.

Un peu ahuri de se retrouver brusquement, après des siècles de solitude, avec des parents (Félicité et Amédée qui lui aussi dépourvu de descendance décida d'adopter cet enfant surnaturel) et des oncle et tante, Béryl se laissa volontiers "éduquer".

Amédée fit de lui son aide conteur pour les enfants de Bigorbourg.

Sidoine, bénéficiant de sorties exceptionnelles (il n'est en effet autorisé à quitter le Paradis que le jour de sa fête) lui appris à se délecter des senteurs délicieuses des petits plats concoctés par des cordons bleus comme Pélagie. Rien de tel qu'une bonne odeur pour donner des couleurs à un honnête fantôme.

Félicité et Prudence quant à elles l'investir des pleins pouvoirs pour faire des niches aux Bigorbourgeois imprudents ou tête en l'air.

Félicité se chargeant de l'éducation des apprentis anges gardiens avec Prudence, Béryl fut envoyé dans les foyers bigorbourgeois pour cacher les clés des têtes en l'air impénitents, dérégler les réveils de ceux qui sont systématiquement en retard, bricoler le moteur de ceux qui roulent trop vite, mais aussi pour consoler les chagrins d'enfant, câliner les chats, chiens et autres NAC en l'absence de leurs deux pattes. Et puis Béryl étant un gentil gamin, ses blagues ne duraient jamais bien longtemps et n'étaient guère méchantes, juste ce qu'il fallait pour faire comprendre qu'unehttp://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTJyhjFQVg9MHktuU0sSppEMcCt47JhSRlcSGeGU5Q8pVwW89at6cnbrIG4 petite présence amicale et farceuse vous accompagnait parfois.

Il n'est donc pas étonnant que l'expression "il y a (ou il n'y a pas) péril en la demeure", soit devenue "Il y a (ou il n'y a pas) Béryl en la demeure" (je sais elle était facile celle-là).

Et depuis, il arrive que des bigorbourgeois attentifs voient passer dans la nuit les silhouettes en partie transparentes de deux grandes personnes encadrant une plus petite qui sautille de bonheur.

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commentaires

A
<br /> Béryl en la demeure, trop marrant!<br />
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M
<br /> <br /> C'est surtout trop tentant !<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Les fantômes sont heureux et gentils dans ton village ; c'est formidable !Les fantômes écossais devraient y faire un petit séjour!!<br />
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M
<br /> <br /> Il y a des fantômes écossais absolument charmant, comme celui de Canterville ou les petits fantômes de Jacques Duquennoy<br /> http://www.decitre.fr/livres/Comment-devenir-un-vrai-fantome-en-4-lecons.aspx/9782226183576<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Bravo Martine ! Très joli ce conte, plein d'imagination et d'originalité. Grosses bises.<br />
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M
<br /> <br /> Merci, Beryl en est tout rose de confusion<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> SOS Béryl vite dit moi où tu as caché le double des clés de la voiture ça urge...<br /> <br /> <br /> bisous<br />
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M
<br /> <br /> Il m'a murmuré à l'oreille que ce n'était pas lui, tu dois avoir un petit fantôme personnel à la maison<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> Je vais prendre un billet pour Bigorbourg et mon souhait est qu'il y ai Béryl en la demeure. Sinon quel intérêt de faire le déplacement !<br /> <br /> <br /> J'aimaerais voir les autres aussi... plus ou moins transparentes...<br />
Répondre
M
<br /> <br /> Billet composté ! Si on regarde bien, on arrive très bien à voir les autres fantômes, enfin s'ils sont d'accord pour se laisser surprendre<br /> <br /> <br /> <br />

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